"Ce n'est pas un lieu de culte" : la Cour suprême italienne se prononce contre une église évangélique à Rome
L'église évangélique Breccia di Roma ne peut pas être considérée "comme un lieu de culte", a déclaré la Cour de cassation italienne, le 12 juin dernier, dans un conflit en cours depuis 2019. "C'est une décision totalement injuste et idéologique", a déploré le pasteur Leonardo De Chirico.
Le 12 juin, la Cour suprême italienne a statué que l'Église évangélique Breccia di Roma ne pouvait pas être considérée "comme un lieu de culte".
En 2019, l'Église évangélique Breccia di Roma, installée dans un ancien commerce à Rome, avait demandé une exonération d'impôts en tant que "lieu de culte". Deux tribunaux précédents ont reconnu le droit de l'église d'être considérée comme tel, mais avec cette décision la Cour suprême a annulé ces jugements et clôturé définitivement l'affaire.
Par conséquent, l'église, considérée comme un commerce, va devoir s'acquitter des taxes. Elle devra donc payer près de 6000 euros d'impôts par an, ainsi que des arriérés de 50 000 euros.
"C'est une décision totalement injuste et idéologique, basée sur un paradigme très étroit qui considère comme bâtiments religieux uniquement ceux qui ressemblent à des bâtiments catholiques ou impressionnants", a déclaré le pasteur Leonardo De Chirico dans une vidéo publiée sur la chaîne YouTube de l'église.
Il a également dénoncé le modèle de pensée défendu par la Cour suprême qui estime que les lieux de culte doivent posséder des "caractéristiques objectives, faisant probablement référence aux églises catholiques romaines avec des autels, des statues, des chapelles, etc..".
Il a ajouté que l'église étudiait la possibilité de saisir la Cour européenne des droits de l’homme dans cette affaire.
"Malgré la décision injuste de la Cour suprême italienne, cet endroit est un lieu de culte où le peuple de Dieu se rassemble au cœur de la nation, au cœur de la capitale de l'institution catholique romaine, pour écouter la parole de Dieu proclamée et proclamer la bonté de Jésus-Christ."
Salma El Monser